Plasma sanguin : une arme prometteuse dans la lutte contre la COVID-19

24 Aug 2020

Plasma sanguin

Fin 2019, une souche de coronavirus jusqu’alors inconnue était signalée causer une maladie similaire à la pneumonie chez l’homme en Chine. En l’espace de quelques mois ce virus zoonotique mortel, baptisé syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SARS-CoV-2), s’est répandu devenant une pandémie, qui a tué à ce jour des centaines de milliers de personnes dans le monde.

Le 24 août 2020, date de la publication de cet article, l’OMS recensait plus de 23 millions de cas confirmés d’infection au SARS-CoV-2 et 800 906 décès liés à la maladie respiratoire, COVID-19, qu’il cause.

De nombreuses recherches sur le coronavirus se concentrent sur la diffusion et la réplication du SARS-CoV-2 et cherchent à comprendre pourquoi certaines personnes infectées développent une COVID-19 mortelle, tandis que d’autres ne présentent aucun symptôme et que la majorité des infections causent une maladie respiratoire modérée. L’industrie, les universités, les organisations sans but lucratif et les gouvernements travaillent pour développer des médicaments et d’autres traitements, ainsi que des vaccins préventifs. En date du 24 août 2020, le registre des essais cliniques du Gouvernement des État-Unis répertoriait 3086 essais sur l’homme de thérapies et vaccins pour la COVID-19 en cours dans le monde.

Les traitements médicamenteux pressentis contre l’infection du SARS-CoV-2 (ou contre tout virus dangereux ou bactérie) peuvent inclure des composés chimiques nouveaux ou existants, ainsi que des molécules biologiques comme des anticorps ou d’autres protéines, qui sont conçus pour aider le corps à lutter contre et à minimiser les dégâts causés par l’agent pathogène. Les vaccins, quant à eux, sont administrés à la population pour prévenir l’infection. Ils fonctionnent normalement en amenant le corps à produire des anticorps en mesure de reconnaître l’agent pathogène s’il cherche à infecter le corps à un moment ultérieur, et mobilisent rapidement le système immunitaire pour lutter contre l’infection avant qu’elle ne cause la maladie.

Les anticorps contre le SARS-CoV-2 sont produits naturellement par le système immunitaire au cours de l'infection à la COVID-19. Le plasma sanguin contenant des anticorps qui a été donné par des personnes qui ont guéri de l'infection du SARS-CoV-2 fait actuellement l’objet d’essais dans le monde entier comme traitement potentiel pour les patients gravement atteints de COVID-19. Le plasma est un composant fluide du sang qui transporte les globules rouges et blancs, les plaquettes et d’autres constituants tels que des nutriments diététiques, des protéines, des minéraux et des sels, à travers le corps. Des essais de thérapie passive par anticorps sont en cours pour savoir si les anticorps anti-SARS-CoV-2 contenus dans le plasma de donneurs peuvent aider à accélérer la guérison et à empêcher la mort chez les patients les plus gravement atteints de COVID-19.

Traitement du plasma sanguin

Bien que la vaccination et la thérapie passive par anticorps s'appuient toutes deux sur le rôle dans la lutte contre les agents pathogènes des anticorps produits par le système immunitaire du corps, ces deux approches sont très différentes. Tandis que les vaccins contre le SARS-CoV-2 sont conçus pour déclencher la production préventive d’anticorps et laisser une empreinte dans la bibliothèque immunitaire du corps chez les personnes qui n’ont pas encore été infectées par le virus, on parle dans le cas de la thérapie passive par d’immunité passive. Fondamentalement, ce traitement apporte aux patients gravement malades de COVID-19 et à ceux qui ont un système immunitaire qui fonctionne mal les anticorps tout faits d’un « donneur » qui constituent une solution à court terme pour lutter contre l'infection de COVID-19 existante. Les chercheurs développent actuellement une troisième approche basée sur les anticorps pour traiter la COVID-19, qui repose sur le développement de ce que l’on appelle des anticorps neutralisants, c’est-à-dire des anticorps en mesure de bloquer directement le pouvoir infectieux du virus. Une fois identifiés, les anticorps neutralisants peuvent être fabriqués en laboratoire, et ne requièrent donc pas de dons de sang.  

Tous les ans, des transfusions de sang total sauvent la vie de très nombreuses personnes qui ont perdu du sang suite à un trauma ou qui souffrent de graves maladies sanguines. Il faut savoir que le sang contient de nombreux composants spéciaux, notamment les cellules du système immunitaire, les facteurs de coagulation et l’albumine, qui peuvent tous être extraits du plasma en utilisant des technologies modernes, pour traiter différentes maladies qui seraient sinon mortelles. Les facteurs de coagulation sont utilisés pour traiter de graves troubles hémostatiques, y compris l’hémophilie, tandis que l’albumine est une protéine qui peut être utilisée pour aider à traiter les personnes souffrant de brûlures, de sepsis, de maladies du foie ou d’affections rénales. Les anticorps humains, ou immunoglobulines, isolés du sang des donneurs peuvent être utilisés pour aider les personnes dont le système immunitaire est compromis, ainsi que pour aider à traiter les gens atteints de maladies infectieuses comme la COVID-19.

Le procédé permettant de séparer les différents composants du sang, le fractionnement, est extrêmement compliqué et se compose d’une série d’étapes physiques et chimiques contrôlées avec précision. GEA est reconnu comme un des premiers fournisseurs au monde de systèmes de traitement pour toutes les étapes du fractionnement du plasma sanguin. Les spécialistes de GEA s’appuient sur des décennies de savoir-faire dans le domaine de la technologie du fractionnement du plasma sanguin et en ingénierie de procédé pour concevoir sur mesure la plupart des plus gros centres de fabrication de produits issus du plasma sanguin.


Les entreprises font confiance à nos technologies, à notre maîtrise des procédés et à notre expertise dans le domaine de l'ingénierie pour configurer des procédés de fractionnement à toute échelle, des installations de production à petite échelle aux plus grandes installations commerciales en mesure de produire suffisamment de produits sanguins pour répondre aux besoins des malades souffrant de maladies spécifiques du monde entier.

Le procédé de fractionnement sanguin commence par l’extraction des globules rouges et blancs et des plaquettes sanguines du sang total en utilisant la centrifugation. Le plasma qui reste après l'extraction des composants cellulaires est ensuite surgelé pendant deux mois, pour des raisons de sécurité, puis lentement décongelé avant de regrouper le plasma provenant des différents donneurs.

La séparation des différentes fractions et protéines du plasma se fait normalement par un procédé dit de fractionnement à froid. Le fractionnement à grande échelle est, en général, basé sur le procédé de Cohn, qui a été mis au point par un scientifique nommé Edwin J. Cohn durant la deuxième guerre mondiale. Ce processus implique le mélange du plasma avec des concentrations croissantes d’éthanol tout en abaissant le pH et la température de –3 °C à –7 °C, ce qui permet d’obtenir par précipitation des produits issus du plasma comme des anticorps spécifiques.

Concevoir une installation de fractionnement de plasma sanguin intégrée est complexe et difficile, il faut être en mesure de réguler avec précision des paramètres clés comme le pH, la teneur en éthanol et la température. « Vous devez enchaîner diverses étapes de procédé telles que la séparation, l’adsorption, la purification, la précipitation, l’inactivation du virus et la chromatographie de manière précise et efficace », a expliqué Tatjana Krampitz, Directrice Gestion technologie chez GEA BioPharma. « Par conséquent, vous devez tenir compte à la fois des requis mécaniques et des requis d’exploitation pour obtenir une purification et une concentration élevées de produits issus du plasma humain. À chaque étape du procédé intermédiaire suivie d’une purification, différentes protéines issues du plasma sanguin, qui peuvent sauver des vies, peuvent être extraites ». 

Les spécialistes de GEA conçoivent sur mesure les machines, les modules et l'ensemble de l’installation de fractionnement automatisée quelle que soit l’échelle de fractionnement du plasma sanguin envisagé. Notre savoir-faire couvre toutes les étapes, du mélange et de la centrifugation jusqu’à la conception des cuves de process, des systèmes de chromatographie et des systèmes d’automatisation et de stérilisation. Les technologies de séchage par atomisation et de lyophilisation de GEA, par exemple, aident les entreprises tech innovantes à développer des produits issus du plasma sanguin peu sensibles à la température qui ont une longue durée de conservation et n’ont pas besoin de réfrigération, ce qui permet de les transporter plus facilement jusque dans des zones difficiles d’accès et lointaines.

Nous sommes fiers de travailler avec des entreprises exceptionnelles comme CSL Behring, qui fait partie de la CoVIg-19 Plasma Alliance, un partenariat industriel sans précédent pour développer la CoVIg-19, un médicament dérivé du plasma qui pourrait permettre de traiter les individus souffrant des complications sévères de la COVID-19. Au cours des 15 dernières années, nous avons collaboré avec CSL Behring pour concevoir et construire des installations pour la production d’hémoglobine dérivée du plasma dans plusieurs sites de par le monde.

Les technologies de GEA jouent un rôle fondamental en aidant les chercheurs et l’industrie à développer des procédés pour fabriquer de nouvelles générations de vaccins et de traitements à base d’anticorps contre des maladies existantes et émergentes. Nous ne nous limitons pas à offrir des technologies pour produire des produits dérivés du plasma. Notre expertise englobe la conception et la fourniture de systèmes de bout-en-bout pour la fabrication de vaccins à l’échelle industrielle, et pour la production d'anticorps en laboratoire. 

En ces temps incertains, nous sommes mobilisés pour soutenir les efforts mondiaux pour lutter contre le coronavirus ou toute autre épidémie future. Guidée par son slogan « engineering for a better world », GEA tire parti de ses décennies d’expertise pour développer des solutions qui aideront à commercialiser de nouveaux traitements dans les plus brefs délais possibles.

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Thérapie passive par anticorps pour le traitement de la COVID-19

La thérapie passive par anticorps n'est pas une nouveauté. Elle avait déjà été utilisée pour traiter des patients durant l’épidémie de grippe espagnole de 1918. Bien plus récemment, la thérapie passive par anticorps a été testée lors de l’émergence de deux souches de coronavirus distinctes, à savoir le coronavirus de la SARS, qui avait été identifié en 2003, et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO), signalé pour la première fois en 2012.
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