14 Feb 2022
La mise au rebut n’est pas une option. Sarah Meszaros a rédigé sa thèse sur la production de fromage et l’utilisation des fines de fromage produites à partir de lactosérum. Son intérêt est devenu sa profession en 2013, une carrière qu’elle poursuit aujourd’hui comme Head of Sales Steering & Support Separation Dairy à Oelde, en Allemagne.« J’ai toujours aimé transformer ce qui était considéré comme déchets en ingrédients précieux riches en protéines, sous toutes ses formes » raconte Sarah Meszaros,« et je me suis appuyée sur ma propre expérience. Mère de deux jeunes enfants, je suis toujours à la recherche d’aliments pour bébés de haute qualité, contenant une grande part de protéines de lactosérum. Sans elles, les aliments pour sportifs n’existeraient d’ailleurs pas. »
– Sarah Meszaros, Senior Director Business Line Dairy chez GEA
Cela peut être un défi lorsqu’une industrie traditionnelle comme l’industrie laitière cherche continuellement à améliorer l’efficacité, à réduire les coûts et à préserver les ressources grâce à l’innovation.« La gamme de produits GEA Westfalia Separator propose une ligne complète de traitement du lactosérum provenant d’une seule source, » explique Sarah Meszaros.« Vous ne pouvez maximiser le rendement qu’en optant pour des composants adaptés à vos besoins et qui fonctionnent parfaitement les uns avec les autres. » Voici un aperçu, limité aux liquides : premièrement, un clarificateur récupère le lactosérum issu de la production de fromage et élimine les particules solides, c’est-à-dire principalement les fines de fromage. Vient ensuite l’écrémeuse qui sépare la crème de lactosérum du lactosérum écrémé. Pour obtenir une crème à teneur en graisse constante, vous utilisez un Standomat – une unité automatisée spéciale pour la standardisation. Les bactéries sont ensuite éliminées dans un pasteurisateur. Un ou deux séparateurs de bactéries sont également utilisés pour les produits sensibles, pour lesquels la sécurité est essentielle, comme les aliments pour bébés. Ces séparateurs éliminent les bactéries et les spores résistants à la chaleur, ce qui améliore considérablement la durée de vie des produits.
Le lactosérum, en route vers l’efficacité : Étape par étape sur la ligne de lactosérum équipée de la technologie de procédé de séparation GEA.
Sarah Meszaros ajoute : « Nous fournissons des lignes complètes, mais nous pouvons également faire les choses en plus petit. Notre CleanSkimmer offre un investissement à deux fonctions. C’est une option pour les clients qui peuvent se passer d’un clarificateur, ce qui dépend de la composition de leur lactosérum, mais cela ne fonctionne pas avec tous les types de fromage. Ensuite, le rendement n’est pas le même qu’avec deux séparateurs. Des conseils sur les coûts et les avantages peuvent contribuer à prendre les bonnes décisions. » « En termes de rentabilité, les deux systèmes sont vraiment impressionnants », déclare Christian Becker, Product Manager Dairy chez GEA Westfalia Separator. « Sur une ligne commerciale conventionnelle de 30 000 l/h, la CleanSkimmer est capable d’extraire jusqu’à 63 000 litres par an, soit 30% de crème en plus du lactosérum (en fonction du type) qu’une écrémeuse traditionnelle. Si vous prenez un clarificateur et une écrémeuse ensemble, vous aboutissez à 130 000 litres de crème en plus à partir du lactosérum qu’avec une simple écrémeuse – ce qui signifie que cette paire de machines est rentabilisée en moins de deux ans. »
– Christian Becker, Product Manager Dairy chez GEA
« Un avantage général de la conception des séparateurs GEA est leur système de décharge inusable qui reste aussi précis après 100 000 décharges qu’à leur première utilisation » explique Sarah Meszaros. « Ils contiennent une solution hydraulique flexible en fonction de la demande, rapide et peu gourmande en ressources – de réels atouts en comparaison avec les versions mécaniques, comme celles dotées de ressorts qui sont des pièces d’usure. Plus la décharge est imprécise, plus vous perdez de produit. » La technologie de séparateur à entraînement direct est également avantageuse. Ce type de séparateur est facile d’entretien et très efficace, étant donné que l’énergie du moteur est transmise directement à la broche du bol, ce qui permet d’obtenir un rendement énergétique de 98 %, contre 76 % pour les modèles à engrenages.
Lennart Beick du département Process Technology poursuit l’explication. « Mais le fait qu’un séparateur décharge les solides recueillis ne relève pas seulement de la mécanique pure. Il est de plus en plus important que ces machines déchargent au bon moment, parce que les clarificateurs et les écrémeuses de lactosérum ne sont pas toujours alimentés à cadence constante. Des systèmes intelligents garantissent que le séparateur « reconnaît » la quantité de produit reçu, puis adapte automatiquement ses intervalles de décharge ainsi que la vitesse du bol. » Le rôle de Lennart Beick est particulier. Il a rédigé une thèse sur la décharge du séparateur écrémeuse en fonction de la demande, en collaboration avec GEA Separation, avec à l’appui des tests en laboratoire et une phase de prototype sur site chez le client, Ammerland Dairy. « Le client a été tellement convaincu par notre approche qu’il en a immédiatement équipé sept lignes de production laitière. Des développements ont été apportés ultérieurement à ce que l’on appelle aujourd’hui le concept de séparation de lactosérum IDEAL. »
Ammerland et ses sept séparateurs à haut rendement. Une vue de cinq des sept séparateurs de lait et de lactosérum GEA de l’exploitation laitière Ammerland dans le nord de l’Allemagne.
Il est toujours gratifiant d’être récompensé pour son engagement et sa persistance envers un processus d’amélioration, comme cela a été le cas en février 2021, lorsque le concept de séparation de lactosérum IDEAL créé par GEA Separation a décroché la médaille d’Argent au prix international FoodTec (DLG). « Le concept de séparation de lactosérum IDEAL est né de l’idée qu’il fallait que nos fonctions d’optimisation dans les domaines de la digitalisation, de la création de valeur et de la durabilité soient plus faciles à comprendre par nos utilisateurs. Notre objectif est la séparation idéale de lactosérum – et rien de moins », déclare Christian Becker. Il considère son travail comme une transposition des exigences du marché et des idées des experts GEA en solutions techniques et une coordination du processus complexe de leur développement.
L’efficacité reste un sujet d’actualité. De nombreux producteurs du monde entier continuent à se demander quoi faire de tout le lactosérum qu’ils produisent. La demande en fromage de qualité, en protéines de lactosérum et en lactose augmente également. Comme le déclare Sarah Meszaros, « pour vous donner une idée, si vous utilisez 12 litres de lait pour produire 1 kg de fromage, il reste 11 litres de lactosérum. Et cela représente un réel potentiel d’exploitation. » Pour en revenir au séparateur de lactosérum IDEAL, Christian Becker explique, « En combinant des capteurs innovants, une conception mécanique et des stratégies de commande intelligentes, ce concept est devenu un repère dans les efforts continus fournis par GEA pour améliorer ses machines et ses systèmes et offrir à ses clients le summum en matière d’expertise technique et leur garantir une production plus durable. » Lennart Beick, développeur, ajoute « et les avantages ne peuvent pas tous s’expliquer par des chiffres. Comment pouvez-vous quantifier correctement la stabilité du procédé par un indicateur de performance ? » Il règne une atmosphère de ruée vers l’or blanc au sein de l’équipe en charge du secteur laitier, et s’il y avait une chanson à entonner sur leur expertise, ce serait bien celle-là : « We do it your whey… ».
– Lennart Beick, Process Technology Manager chez GEA